مادر/ ایرج میرزا( جلال الملک)

 

گویند مرا چو زاد مادر

 

پستان به دهن گرفتن آموخت

 

شب‌ها بر گاهوارۀ من

 

بیدار نشست و خفتن آموخت

 

لبخند نهاد بر لب من

 

بر غنچۀ گل شکفتن آموخت

 

دستم بگرفت و پا به پا برد

 

تا شیوۀ راه رفتن آموخت

 

یک حرف و دو حرف بر زبانم

 

الفاظ نهاد و گفتن آموخت

 

پس هستیِ من زِ هستیِ اوست

 

تا هستم و هست، دارمش دوست

 

 

 

Ma Mère                Iradj Mirza Ghadjar (Djalâl- Ol- Mamâlek)

 

Le jour – dit-on, où ma mère, au monde, elle m’avait mis

Prendre le sein, elle me l’a aussitôt appris.

À mon chevet, des nuits, resta-t-elle éveillée,

Pour que, nul bruit ne puisse me réveiller.

Sur mes lèvres, elle faisait éclore le sourire.

Pour apprendre à la rose, la façon de s’ouvrir.

Mettant dans ma bouche un mot, et, deux mots.

Demande que je parle, tantôt bas, tantôt haut.

Main dans la main, me promenait-elle pas à pas,

Pour m’apprendre à trottiner, veillant que je ne tombe pas.

Tout mon être provient d’elle ; je suis donc résolu…

De l’aimer vivante, et, quand elle ne sera même plus…

 

  1. H. Kavoussi

Téhéran- mai 1995