دیدار عربِ بادیهنشین از مجنون/ مولانا عبدالرحمن جامی
دید مجنون را یکی صحرا نورد
|
در میان بادیه بنشسته فرد
|
ساخته بر ریگ زِ انگشتان قلم
|
میزند حرفی برای خود رقم
|
گفت: ای مجنونِ شیدا چیست این
|
مینویسی نامه، بهر کیست این
|
هرچه خواهی در سوداش رنج برد
|
تیغ صرَصَر خواهدش حالی سترد
|
کیّ به لوح خاک باقی مانَدَش
|
تا کس دیگر پس از تو خوانَدَش
|
گفت: شرح حُسن لیلی میکنم
|
خاطر خود را تسلی میکنم
|
مینویسم نامش اول، وَ ز قفا
|
مینگارم نامۀ عشق و وفا
|
نیست جز نامی از او در دست من
|
زان بلندی یافت قدرِ پستِ من
|
ناچشیده جرعهای از جام او
|
عشقبازی میکنم با نامِ او
|
«سَلامان و اَبسال»
La Rencontre entre bédouin et Madjnoun
Le bédouin errant au dromadaire
Croise Madjnoun, l’amant solitaire.
L’amoureux servait de ses maigres doigts
Pour écrire sur le sable rien ne se voit
Le bédouin :
Qu’est- ce que tu grattes Ô fol amoureux ?
À qui écris- tu ? Je te vois si heureux !
Écrivant ici tu te donnes de peine
Le souffle du cyclone balaie la plaine.
Tout ce qu’écris- tu ne garde pas la terre
Seul tu peux la lire ta lettre éphémère.
Madjnoun :
Je décris son charme, répond l’amoureux
Mon cœur se soulage, je me sens heureux.
J’inscris Lëyly, j’embrasse la dune ;
Mon fidèle amour console l’infortune
N’ayant d’Elle rien dans ses maigres mains
Ma raison de vie, est son nom divin.
De sa coupe d’amour n’ayant bu jamais
Je m’en réjouis écrivant le nom de Bien- aimée.
Traduit et mis en vers français
D’après « Salâmân et Absâl »
De Mowlânâ Abdol Rahmân
Djâmi. (xve siècle)
Par A. H. Kavoussi. Téhéran,
Janvier 1992.